Original en espagnol :
http://www.montfort.org.br/veritas/duashistorias.html
traduit en francais par denis dumas.
Deux histoires : les franciscains et le Pape Célestin V (Saint Pierre Célestin), et le quiétisme et le bienheureux Innocent XI, Pape.
Orlando Fedeli
La récente approbation des
statuts du Néo Catéchunénat a été intreprétée
par plusieurs comme une approbation des doctrines hétérodoxes enseignées par Kiko et Carmen aux catéchistes du mouvement, dont les
Enseignements sont excessivement « discrets ».
Maintenant, la simple approbation des Statuts du Néo Catéchuménat n’est pas, d’une certaine manière, un certificat de l’orthodoxie de leurs leaders et de leur doctrine. Ce n’est pas parce que le Néo Catéchuménat a ses statuts approuvés par le Saint Siège qu’il faille approuver la doctrine de Kiko sur les « miettes » de la Sainte Hostie, et pas plus qu’il faille à partir de maintenant permettre la pratique, admise par les membres du mouvement, de la danse sur les particules de l’Hostie consacrée qui restent et tombent. Pas plus que la confession communautaire soit loué au détriment de la confession auriculaire.
La prétention que la simple approbation des statuts du Néo Catéchuménat est une approbation de la doctrine n’a aucune base juridique et révèle une ignorance énorme de la doctrine de l’Infaillibilité papale et l’Histoire de l’Église.
Afin d’expliquer le sujet, nous raconterons aujourd’hui deux épisodes important de l’Histoire de l’Église impliquant deux saints Papes – S. Pierre Célestin, Pape Célestin V et le Bienheureux Innocent XI.
Saint Pierre Célestin (XIIIième siècle)
protégea les hérétiques Spirituels Franciscain, dont les erreurs
avaient déjà été condamnées précédemment par d’autres papes, cherchant à les établir comme ordre religieux. Cette protection d’un saint Pape envers un
ordre religieux hérétique ne voulait pas dire – cela est assez clair –
l’approbation des erreurs millénaristes et joaquinistes
de ce groupe hérétique.
Le Bienheureux Innocent XI (XIIième siècle) durant un certain temps, trompé par la réputation de piété de certaines personnes, protégea les quiétistes de Miguel de Molinos, les condamnant, Dieu merci, plus tard.
Ces deux faits historiques, arrivés avec deux saints Papes, démontrent que même de saints Papes peuvent commettre des erreurs d’appréciation sur des personnes ou des mouvements, sans que cela n’affecte le dogme de l’infaillibilité ou la sainteté personnelle de ces Papes.
Premièrement : Les Mouvements Hérétiques Franciscains
Saint François a été l’un des plus grand saints à avoir vécu dans l’Histoire de l’Église. Il était si grand que son exemple convertit des foules. Peu de saints ont reçu d’aussi haute louange que le « pauvre d’Assise ». Sa vie sainte est très connue, et sera toujours un soleil illuminant le ciel de la Sainte Église Catholique Apostolique.
Pourtant, Saint François est unique, et si l’ordre qu’il fonda fut si prolifique, grenier de saints pour l’Église de Dieu , il n’en demeure pas moins vrai que historiquement l’Ordre Franciscain, peut être plus que tout autre, souffrit, depuis le début, et même durant la vie de Saint François, de crises doctrinales graves, donnant naissance à des mouvements hérétiques extrêmement mauvais, comme l’hérésie des Spirituels, celle des Dolcinianos ou Pseudo-apôtres, disciples de Segarelli et de Frère Dolcino, et aussi celle des Begardos qui avaient comme leader doctrinaire le Frère Pedro Joao Olivi.
Saint François étant un si grand saint, et l’Ordre des Frères Mineurs, qu’il a fondé, étant des disciples de son exemple sublime, il était naturel et logique que le démon essaie de le détruire plus que tout autre, élevant à l’intérieur du mouvement des divisions et des hérésies. Le démon, grand faussaire, cherche seulement à falsifier de grandes valeurs. Seulement un lunatique falsifiera un peso Bolivien. Un faussaire expert falsifiera un dollar.
L’hérésie des Spirituels, contamina les meilleurs éléments de l’Ordre Franciscain dès le début. Cela fut causé par les abus du Général Supérieur que Saint François lui-même, à l’heure de sa mort, le 3 octobre 1226, avait nommé Vicaire ou Ministre Général, pour lui succéder dans le gouvernement de l’Ordre des Frères Mineurs : Frère Élie de Cortone.
Ce frère Élie prit la direction de l’Ordre, déviant tôt de la Règle, qui établissait une pauvreté rigoureuse pour les Frères du Saint d’Assise. Frère Élie admit le transport de charges portées par des chevaux bien harnachés, alors que Saint François stipulait que les frères devraient toujours aller à pied. Élie accepta des dons généreux au point que l’Ordre perdit la pauvreté initiale qui le caractérisait. De plus il fit de la politique avec les grands de son temps, et il persécuta les frères qui voulait maintenir les disciples dans l’idéal de pauvreté donné et prêché par Saint François. Les frères les plus vertueux, ceux qui imitaient le plus le fondateur furent persécutés.
Les abus du Frère Élie furent tels qu’il finit par être déposé de sa position de général de l’Ordre, après seulement un an de gouvernement.
Saint Antoine de Padoue participa dans cette lutte, combattant Frère Élie de Cortone.
En 1227, le Chapitre Général de l’Ordre réuni à Assise, en présence du Pape Grégoire IX, élit comme Ministre Général Frère Jean Parenti, O.F.M., à la place de Frère Élie.
Ce dernier n’abandonna pas, et il intrigua, essayant de récupérer la direction de l’Ordre. Il eu son essai au Chapitre Général de 1232, lorsque le Ministre Général fut choisit. Pendant sept années, contre ce qui était déterminé dans le Règle, Frère Élie n’appela pas un nouveau Chapitre Général, demeurant ministre général d’une façon illicite et dictatorial.
À ce moment, il dispersa ceux qui s’opposaient, ceux qui l’accusaient de violer la pauvreté en acceptant les dons, et en permettant la construction d’églises et de couvents onéreux.
La Chronique Franciscaine raconte : « En l’an du Seigneur 1237, Frère Élie destina à chacune des provinces, des visiteurs opportuns pour son objectif, et à cause de l’irrégularité de telles visites les frères devinrent encore plus exaspérés contre lui. » (Chronique des Frères Jordanis Jano p. 18, apud Nachman Falbel, La lutte des Spirituels Franciscains et sa contribution pour la Reformulation de la Théorie Traditionnelle concernant la Puissance Papale, Tesena Facultés de Philosophie, Sciences et Lettres de USP, Bulletin no 3 Saint-Paul, 1978, p. 82 )
Au Chapitre Général de 1239, Frère Élie perdit à nouveau sa position de Ministre Général. À ce Chapitre, présidé à nouveau par le Pape Grégoire IX, des mesures furent prises pour garantir l’Ordre contre de nouveaux abus : il était certain qu’il y aurait un nouveau Chapitre Général à tous les trois ans, et que le Provincial serait choisit par les Frères, et non pas nommé par le Ministre.
Frère Élie adhéra à l’Empereur Frédérique II, ennemi connu de l’Église. Ses adversaires dans l’Ordre l’accusèrent même de pratiquer l’Alchimie. Il mourut en 1253, en dehors de l’Ordre, mais réconcilié avec l’Église qui l’avait excommunié.
La lutte parmi les supporters de Frère Élie et leurs ennemis sera la source d’une division, qui finira dans la création de la secte des Spirituels, en réaction contre le laxisme des supporters de Frère Élie, et se terminera dans l’hérésie, avec le groupe des Spirituels qui voulaient amener le franciscanisme vers une rigidité excessive.
Les têtes dirigeantes des Spirituels étaient : Frère Corrado de Offida, Frères Jean de
Parma, Hugo de Digne, Frère Gérard de Borgo San Donino, Michel de Cesena, Uberttin
de Casale, Salimbene,
Thomas de Celano.
Les principales erreurs défendus par les
Spirituels étaient :
1- Saint
François étant le plus grand saint de l’Histoire, ayant été marqué des
stigmates du Christ, la règle qu’il
laissa ne pouvait être changée même par le Pape, parce que la règle de Saint
François était la loi de l’Évangile, et le Pape n’avait pas le pouvoir de
changer l’Évangile.
2- La règle de la pauvreté devrait être absolue et obéie radicalement, et au même degré que Saint François l’a pratiquée. Donc, l’Ordre Franciscain ne devrait pas avoir d’églises, ni de couvents. Les frères ne devraient pas avoir de livres de messe, de prière ou d’étude. Ils devraient avoir seulement des habits de poche. Ces habits devraient être portés jusqu’à ce qu’ils tombent en lambeau. Il ne devrait pas arriver au pied, parce que cela serait superflu et un luxe inutile.
3- Avec Frère Hugo de Digne, Frère Jean de Parma et Frère Gérard de Borgo San Donino, les erreurs de Joaquim de Flore (1155-1202) – qui furent déjà condamnées au IVième au Concile de Latran – entrèrent dans l’ordre Franciscain.
4- Saint François et Saint Dominique étaient les deux témoins dont il est parlé dans l’Apocalypse.
5- L’Antéchrist viendrait en 1248, -- ils avaient marqués, ainsi, d’autres dates pour les Bagarre Franciscains – et il serait l’Empereur Frédérique II , ou un Pape antifranciscain ( par exemple, Jean XXII ).
6- Il y aurait une grand punition – dira un TFP « Bagarre » - dans laquelle la plupart des hommes seraient éliminés. Une bonne partie des frères franciscains seraient éliminés, un petit reste seulement survivant, formerait le Royaume de l’Esprit Saint.
7- Ce royaume spirituel serait celui des moines, qui remplacerait l’Ordre des prêtres. Un grand Pape viendrait – le « Berger angélique », que plusieurs Papes auraient voulu être – et un grand Empereur qui établiraient le Royaume de l’Esprit Saint.
8- Comme l’Église s’est substituée à la Synagogue, il y aurait une Nouvelle église spirituelle, égalitaire (sans hiérarchie) et pauvre, sans propriété, similaire à celle prônée par l’ancien frère Boff et le Frère Betto, qui prendrait la place de l’Église riche fondée par le Christ.
9- La loi de Dieu serait abolie, remplacée par la loi de l’Amour
10- L’Évangile Éternel, dont parlait l’Abbé Joachim de Flore, ce serait le rassemblement des œuvres des abbés qui avaient été annoncées par les prophètes.
Ces idées furent exposées dans l’œuvre du Frère Gérard de Borgo, Introductorius ad Evangelium publiées à Paris en 1251, et qui furent condamnées par le pape Alexandre IV, en 1255.
La condamnation de Gérard de Borgo causa le discrédit du Ministre Général Franciscain le Frère Jean de Parma.
Ce qui rendait les erreurs des Spirituels plus dangereuses était le fait que plusieurs frères réputés en vertu, appartenait à cette faction, tandis que les opposants, étaient habituellement plus négligeant. Une exception de valeur était Saint Bonaventure, le Ministre Général de l’Ordre élu en 1257, qui prit une position claire contre les erreurs des Spirituels, sans concéder rien à ceux qui étaient négligeant. Il détermina jusqu’à l’arrestation de Jean de Parma, ce qui lui attirait la colère des Spirituels, comme Angelo Clareno, qui accusait Saint Bonaventure, d’organiser la quatrième persécution générale contre les « vrais disciples de Saint François. »
La situation des Spirituels eut un grand avantage politique avec l’élection à la Papauté de Saint Pierre Célestin – Pape Célestin V. Son nom était Pierre de Morrone. Il a fondé un ordre d’ermites – Les Célestins – qui garda son nom, mena une vie d’anachorète dans une montagne, tente célèbre de sainteté.
Lorsque à Rome, les Cardinaux furent en désaccord pour l’élection d’un Pape, à cause de la querelle entre les Guelfes et les Gibelins, en Italie, on se mit d’accord pour élire le saint ermite comme Pape. Il fut élu, mais résista beaucoup avant d’accepter. Il entra à Rome assis sur un âne, et prit le nom de Célestin V. C’était un homme dont la vie était très simple, mais il ne savait pas comment gouverner et ne comprenait pas la politique. Les Gibelins le dominèrent, et ils l’incitèrent à prendre des mesures qui causa du tort à l’Église. Lorsqu’il constata ses erreurs, il fut désolé. Après cela, constatant qu’il ne savait pas comment gouverner, il menaça d’abandonner le trône papale, chose que les Gibelins ne voulaient en aucune façon, parce qu’ils n’avaient pas la capacité de gouverner du saint Pontife.
C’est à ce moment que le Spirituel Angelo Clereno et Pierre de Macerata approchèrent le Pape Saint Célestin V. Saint Pierre Célestin connaissait, à ce moment, les Spirituels franciscains, et il les reçu avec bonté. Il entendit leurs récriminations et les assista au-delà de toute mesure : il les dispensa de toute obédience envers l’Ordre Franciscain et il les autorisa à vivre en ermitages qu’un Abbé de l’Ordre des Célestins pourrait mettre à leur disposition, afin qu’ils puissent observer la Règle et le Testament de Saint François. Afin de ne pas heurter les Franciscains avec ces concession, Saint Pierre Célestin ne permit pas qu’ils prennent la dénomination de Mineurs ou franciscains, mais donna à ces nouveaux Ermites qu’il reçu, le nom de Pauvres Ermites, et les plaça sous la protection du Cardinal Napoléon Orsini. (Cfr. Gratien, Histoire de la Fondation et évolution de l’ordre des frères mineurs au XIIIième siècle, Buenos Aires : Desclée 1947, p 378).
Il était un saint pape – Saint Pierre Célestin – qui supporta les disciples (écartés) d’un autre grand saint – Saint François d’Assise – qui furent accusés d’hérésie.
On peut imaginer la victoire, pour les Spirituels, d’être approuvés par
un saint pape.
Pourtant ce « statut » approuvé des Spirituels n’était pas
l’approbation de leurs erreurs et de leurs hérésies. La victoire des hérétiques
Spirituels fut de courte durée : Saint Pierre Célestin, constatant qu’il
ne pouvait gouverner, renonça à la papauté.
Le 24 décembre 1284, le Cardinal Benoît Gaetani,
fut élu comme Pape à la place de Saint Pierre Célestin et il prit le nom de
Boniface VIII, il fut très antigibelin et opposé aux
Spirituels Franciscains.
« Boniface VIII, aussitôt qu’il revêtit la tiare, annula les
concessions de son prédécesseur. » (Llorca, Garcia, Villoslada, Montalban, Histoire
de l’Église Catholique, Madrid : Bac. 1963, vol II, p 562) et les
Spirituels tombèrent à nouveau en disgrâce.
Le 8 avril 1295, il mit les Spirituels qui avaient trouvés refuge auprès de Célestin, de nouveau sous la juridiction du Ministre Général Franciscain. Puis, par la Bulle Ad Augmentum (Nov. 1295), il donna le pouvoir au Ministre Général de traiter de la question, allant jusqu’à empêcher les Spirituels d’en appeler à Rome parce que la question avait déjà été jugée. (Cfr. Graciano, Histoire de la Fondation et de l’évolution de l’Ordre des Frères mineurs au XIIième siècle, Buenos Aires: Desclée, 1947. pp. 378-379.).
La lutte contre les Spirituels Franciscains n’était pas encore
terminée. Elle continuera pendant longtemps. La grande condamnation contre eux
serait prononcée par le Pape Jean XXII, qui condamna les erreurs et les hérésies
des Spirituels en 1318. (Cfr.os principales erreurs
des Spirituels Franciscains condamnées par Jean XXII in Denzinger
484-490).
Nous voyons par cette histoire que l’approbation de la pratique de la règle d’un saint par un saint Pape, ne signifie pas l’approbation des hérésies de ceux qui sont protégés par la règle d’un saint.
Combien plus fragile est l’approbation des Statuts du Néo Catéchuménat !
Cette approbation, même si elle vient de Rome – ET CELA EN SOI DEVRAIT ÊTRE RESPECTÉ – N’EST PAS, EN AUCUNE FAÇON, UN CERTIFICAT D’ORTHODOXIE POUR LE NÉO CATÉCHUMÉNAT.
CE QUE KIKO ET CARMEN CONTINUENT D’ENSEIGNER COMME HÉRÉSIE ET ERREUR
CONTINUE D’ÊTRE HÉRÉSIE ET ERREUR.
Deuxième
Histoire : Le Quiétisme et le Bienheureux Innocent XI, Pape.
Une deuxième histoire nous fera comprendre, encore, que même un saint
Pape peut faire une erreur dans ses
décisions politiques et administratives, au point d’avoir des répercussions
dans le domaine doctrinaire. Pour cela, nous prendrons l’histoire du Quiétisme,
au XVII ième siècle.
Le Quiétisme est la doctrine qui affirme que la plus grande perfection
pour l’homme consiste à annihiler son propre moi afin que le moi de chacun soit absorbé dans la Divinité, même durant sa vie.
Comme peut le constater notre lecteur, ni le Prêtre Zundel,
ni l’Hindouisme, ni Maître Eckard, ni aucun gnostique
tout nuancé qu’il soit disent les choses différemment. La Gnose est répétitive.
Les principaux leaders de cette hérésie étaient le prêtre Michel
Molinos, l’oratorien Pier Matteo
Petrucci, le Prêtre La Combe, et Madame Guyon. Fénélon
prit part dans ce mouvement hérétique, mais son quiétisme ne culmina pas dans
le radicalisme de Molinos. Le Quiétisme a été condamné par le Pape Innocent
XII, dans le Bref Cum Alias, en 1699. (Cfr Denzinger, 1327-1349).
Les racines mystiques de cette hérésie viennent de la diffusion
souterraine des erreurs réformistes, de plus, il est clair que la propagande
cache la Gnose. Plusieurs des erreurs quiétistes ont des liens clairs avec les
hérésies de Maître Eckart et des Frères du libre Esprit, ainsi qu’avec les
mystiques protestants.
En Espagne, où les Protestants avaient une plus grande difficulté à
pénétrer, car la résistance Catholique conduite par les grands saints de la
Contre Réforme, comme Saint Ignace de Loyola et
Sainte Thérèse d’Avila, l’esprit Protestant se travestit
de vêtements de piété et du manteau du mysticisme. En effet, le Quiétisme était
une hérésie relié avec la vie de prière, répandant les
idées égalitaires, naturalistes et antinomistes, directement reliées à la
Gnose.
Les premiers signes de cette hérésie apparurent parmi les Illuminés
espagnols, déjà au XVIième siècle.
"Les Illuminés ou Alumbrados apparurent
au XVIième siècle en plusieurs endroits de la
Péninsule (Ibérique) ; ils étaient généralement des maîtres obscures qui
faisaient l’école. À travers les distances de l’espace et du temps, quelques
idées communes se rencontraient, comme si, par des voies souterraines, une
tradition d’erreurs se transmettait. Aucun, ou très peu d’écrits sont
conservés."(A.D'Alès, le Dictionnaire Apologtique de la Foi Catholique, Beauchesne,
Paris, 1928, vol. IV, lire Quiétisme).
Encore au XVIième siècle ils répandirent en
Espagne les doctrines mystiques qui affirmaient orgueilleusement leur supériorité sur la prière mental ;
ce qui les dispensaient des obligations communes aux fidèles.
Les esprits furent abusés et pervertis considérant que la prière
mentale était un précepte ; que les élus de Dieu devaient travailler
corporellement, ne pas vénérer d’images, ni d’observer les jeûnes prescrits, ni
d’assister à la messe, pas plus que d’honorer les saints ; ils avaient
incessamment la vision de Dieu, et, pour eux, il n’y avait plus de péché de
luxure." (A. D’Alès, Dictionnaire Apologétique Catholique).
L’antinomisme, d’arrogance et d’esprit d’indépendance révélèrent ces idées démontrant clairement l’existence d’une
secte gnostique, agissant de manière souterraine en Espagne, à cette époque.
Ceux qui défendirent ces idées se jugeaient supérieurs au commun des mortels,
se libérant des obligations morales et pratiques de dévotions extérieures et
communes. Avec cela, ils se séparaient des gens ordinaires, de la vie
catholique dans la paroisse, formant des noyaux séparés et des sectes.
Les premiers auteurs importants pour la diffusion des idées typiques du
Quiétisme, en Espagne, furent les prêtres Juan Falconi
et Michel de Molinos. Ce dernier fut le grand propagateur du Quiétisme en
Europe. Le prêtre Juan Falconi, de l’Odre des Mercedarios, avait une
vie de piété exemplaire, ayant écrit des livres importants sur la dévotion et
la vie mystique. Il mourut en 1638, laissant une réputation de vie spirituelle
supérieur. Dans ses œuvres ascétiques et de piété, Falconi
insistait sur la nécessité et la simplicité de la prière mentale pour tous,
indistinctement. Falconi considérait que l’important
n’était pas de contempler, mais simplement d’aimer. Pour lui, si la personne
s’abandonne à la volonté de Dieu, il obtient les plus grandes vertus et prie
continuellement.
L’erreur, à ce moment, consistait à juger qu’il est possible d’aimer
sans réfléchir, comme si l’amour était séparé et indépendant de la
compréhension, alors qu’il est possible d’aimer seulement lorsque nous
connaissons. Cette insistance de l’amour sans réflexion – si commune
aujourd’hui – tend à prendre pour l’amour la pure sensibilité, quand ce n’est
pas la sensualité, exposant l’âme aux pires dangers.
En plus, elle nie les valeurs de l’intelligence ce qui est contre ce
qu’enseigne l’Église, et c’est une position typiquement « gnosticisante ».
À ce qui s’est dit, Falconi ne parut pas
s’être compromis avec aucun groupe sectaire. Pourtant, les formules qu’il
utilisa et l’imprécision de sa doctrine laissèrent la porte ouverte à des
erreurs très sérieuses. D’autres utilisèrent ses œuvres et leurs donnèrent un
sens clairement hérétique. Il y a eu abus spécialement dans la « Lettre à
un religieux » écrite par Falconi en 1629, qui a été
très exploitée par le prêtre Michel de Molinos. C’est seulement après la
condamnation de Molinos, que les œuvres de Falconi
furent mises à l’Index des livres défendus, en 1688.
Comme nous l’avons déjà dit, le grand promoteur du Quiétisme était le
Prêtre Michel de Molinos, né en 1625, près de Zaragoza. Il étudia avec les
Jésuites et fut ordonné prêtre. Il vécut en Espagne jusqu’en 1664, puis il
partit pour Rome, où il alla défendre une cause de canonisation jusqu’en 1684. Molino s’installa à Rome, endroit où grandit sa réputation
de maître en spiritualité alors qu’il publia son œuvre "Dux Spiritualis" (Guides
Spirituels, 1675).
Dans ce livre, Molinos souligne, depuis le commencement, quelques
idées :
Il y a deux chemins pour arriver jusqu’à Dieu : celui de la
méditation et celui de la contemplation. La méditation devrait conduire à la
contemplation, dans le cas contraire, on
se trompe.
La méditation sème et recherche. La contemplation cueille et trouve. Il
y a deux sortes de contemplation, l’infuse et l’acquise. L’infuse est donnée
par Dieu et ne peut être enseignée. Le but des "Guides Spirituels"
est d’incliner les âmes à ne pas résister à la grâce de Dieu.
Cette présentation des idées de Molinos, avec comme fond le
Dictionnaire que nous avons cité, nous paraît insuffisante. Un meilleur tableau
serait, en réunissant les erreurs de Molinos telles que condamnées par Innocent
XI, apparaîtrait dans Denzinger 1321 – 1388. Des
soixante-sept propositions condamnées par le Pape Innocent XI, nous en
soulignerons quelques unes, afin d’avoir une idée plus cohérente des hérésies
de Molinos et du Quiétisme ( Dans le future, nous
avons l’intention de faire un rapport plus circonstancié de l’hérésie
Quiétiste, vu ses répercussions, parmi les catholiques).
Voici quelques unes des principales erreurs de Molinos, condamnées par
Innocent XI :
« Il faut que l’homme anéantisse ses propres puissances et c’est
cela le chemin intérieur » (Denzinger, 1221) (...)
"sur le chemin intérieur, toute réflexion est nocive" 1229). [Curieuse formulation qui
rappelle ce que le piétiste Novalis prêchait, alors qu’il fondait le Romantisme
: le vrai chemin est le chemin intérieur ; comme le Romantisme il mettait
aussi le sentiment au-dessus de la réflexion. Parce que le Romantisme haïssait
la raison].
Molinos insistait sur la condamnation de la raison, de la conception,
du discours, ce qui le conduira à mépriser la Philosophie et même la Théologie
:
" Celui qui, dans sa prière, utilise des images, des figures, spécialement des concepts personnels, n’adore pas Dieu en esprit et en vérité." (Denz. 1238).
" Celui qui aime Dieu de la façon dont la raison argumente et
l’entendement comprend n’aime pas le vrai Dieu" (Denz.
1239).
"Affirmer qu’une personne devrait s’aider elle-même, dans la
prière, par le moyen de la parole et de la pensée, lorsque Dieu ne d’adresse
pas à l’âme, c’est de l’ignorance. Dieu ne parle jamais ; sa parole est
opération, et toujours action dans l’âme, lorsqu’on ne l’empêche pas par la
parole, les pensées et les opérations" (Denz.
1240).
Dans un autre passage, Molinos affirme que " Les défauts sont nées
de la réflexion" (Denz. 1278).
Comme l’on peut voir, le Quiétisme, comme la Gnose, condamne
l’intelligence. Conséquemment, après la condamnation de la raison, -- que
Luther appela une folle prostituée – la condamnation des œuvres suivit,
exactement comme Luther.
"Vouloir agir activement est une offense à Dieu (...) " (Denz. 1222) (Cela rappelle, nous le répétons, est la
condamnation des bonnes œuvres de la part de Luther).
" En ne faisant rien, l’âme s’anéantit et retourne à son principe
et son origine, qui est l’essence de Dieu, dans laquelle elle est transformée
et divinisée, et alors Dieu demeure en elle, parce que les deux choses ne sont
plus unies, mais une seule, et de cette manière
Dieu vit et règne en elle, et l’âme s’anéantit en soi-même dans son
opération" (Denzinger, 1225). [Cette doctrine
rappelle la pensée de Maître Eckart, et les doctrines de la transsubstantiation
du moi en Dieu de Zundel, de l’unification su sujet avec l’objet, c’est
pourquoi pour Zundel " Je est un autre"].
Molinos condamne les vœux religieux (Denz.
1223); il affirme que la nature est l’ennemi de la grâce" (Denz.1224).
L’antinomisme de Molinos était clair. Il affirmait que nous ne devions
par craindre les tentations, " pas plus pour elles d’autre résistance que
celle du refus" (...) " et si la nature se soulève, il n’y a qu’à la
laisser se soulever, parce que ce n’est que la nature" (Denz. 1237). [Cela insinue que la nature est mauvaise et
elle ne peut que pécher].
L’antinomisme de Molinos était claire : " Dieu permet et veut cela (...)
pour certaines âmes parfaites, (...) le démon fait violence à leur chair et les
force à commettre des actes charnels, même en état de vigilance et sans
obscurcir l’esprit, en agissant physiquement sur les sens et sur les autres
membres, sans le consentement de leur volonté. Et la même chose se dit des
autres actes, eux-mêmes péchés, qui dans de cas ne sont pas péchés, parce qu’il
n’y a pas de consentement en eux.." (Denz. 1261). [Et dans Denz. 1267,
où on lit d’autres choses plus scandaleuses].
En plus de ces absurdités morales, Molinos défendait la théorie que,
certaines âmes obtenaient la perfection, devenant impeccable : " Pour
la contemplation acquise, elles arrivent à l’état où elles ne commettent plus
ni péchés mortels ni véniels" (Denz. 1277) [ Je connaissais un pseudo-prophète
qui disait atteindre l’état d’innocence première, et être devenu sans tache,
sans erreur, immortel…Pour voir que ses erreurs se perpétuent à travers
l’Histoire...].
Molinos condamnait l’ascèse et la préoccupation de croître en vertu,
attaquant la dévotion aux saints et même – comme si cela ne le laissait pas
dans une doctrine hérétique – la dévotion à Notre Dame : " Il n’est pas
convenant aux âmes qui suivent ce chemin intérieur qu’elles fassent des œuvres,
même si elles sont vertueuses, que ce soit par élection ou par action, car dans
un cas comme dans l’autre, elle ne serait pas morte. Pas plus qu’elle ne
devrait faire des actes d’amour à la bienheureuse Vierge, aux saints, ou à
l’humanité du Christ, puis que parce qu’ils sont des objets sensibles, alors,
l’amour que nous leurs portons aussi est sensible" (Denz.
1255).
" Aucune créature, ni la bienheureuse Vierge, ni les saints, ne
devraient siéger dans notre cœur, parce que Dieu veut l’occuper et le posséder
tout entier (Denz. 1256).
En dépit de ces absurdités doctrinales, l’œuvre de Molinos a été accueillie avec bienveillance, parce que l’auteur profitait d’une excellente réputation de pureté et de haute spiritualité. Cet œuvre de Molinos comptait avec l’Imprimatur du Maître même du Palais Apostolique, c’est-à-dire, le théologien officiel du Pape Clément X (1675). Il avait aussi le jugement favorable de six théologiens. Avec un tel support, l’œuvre de Molinos se répandit à travers toute l’Europe, étalée sur plusieurs éditions, en différentes langues et pays distinct.
En 1676, un an
après la publication de Dux Spiritualis
de Molinos, le Cardinal Odescalchi fut élu Pape, avec
le nom de Innocent XI..
L’œuvre de Molinos souffrit
assez vite de la critique des Jésuites, spécialement des Prêtres Segnerie et Bell'uomo, et du
théatin, le Père Alexandre Reggio, qui relièrent les
erreurs de Molinos aux Béguines.
D’un autre côté, Molinos était soutenu par le prêtre oratorien Pier Matteo Petrucci, homme de
grande réputation, future Évêque (1681) et Cardinal (1686), puis le Bienheureux
Innocent XI. Petrucci écrivit un traité sur la " Contemplation
acquise", œuvre dans laquelle est défendue explicitement le Guide
Spirituel de Molinos.
En France, Molinos marqua fortement les œuvres mystiques du Prêtre La
Combe, qui, à son tour influença la mystique hétérodoxe Madame Guyon. La Combe
accepta la doctrine antinomiste de Molinos concernant les violences diaboliques
sur les âmes d’élites pour Dieu, et qui menait même les âmes d’élites à violer
la loi de Dieu, mais qu’il soit coupable.
Dans le procédé de La Combe il a été démontré qu’il commettait le péché
de luxure avec des personnes qu’il dirigeait et même avec Madame Guyon.
" Et ils ne manquent pas de textes de Madame Guyon afin d’établir
qu’elle a aussi professée le dogme de la passivité morale et de la vertu
purifiante du péché commis par un consentement à l’irrésistible volonté de
Dieu." (A.D'Alès, Dictionnaire Apologétique
de la foi Catholique).
Il n’est pas difficile de percevoir la relation de cette doctrine
antinomiste du Quiétisme avec la
doctrine gnostico-cabaliste de la sainteté du
péché, et avec le principe morale luthérien : " Croire fermement, et
pécher plusieurs fois", la justification de la foi à travers le péché.
Cette réputée et ésotérique mystique, Madame Guyon, était pratiquante
et la conseillère du réputé Évêque de Cambrai, Fénélon,
tuteur du Prince héritier de la Couronne de France.
Tout cela l’énorme influence et l’expansion de cette doctrine
immortelle et hérétique du Quiétisme à travers l’Europe, et quel prestige elle
atteignit.
Dans la polémique qui surgit entre les théologiens, dans l’Italie,
après la publication du livre de Molinos, Petrucci finit par gagner, car les
trois adversaires de, mentionnés plus haut, eurent leurs œuvres mises à
l’Index.
Molinos triompha.
Temporairement.
En dépit de cette affectation de leurs œuvres à l’Index, les
adversaires de Molinos continuèrent à s’opposer à " nouvelle doctrine de
la contemplation", comptant sur l’appui de plusieurs autres jésuites, et
des théologiens de plusieurs ordres religieux.. Le
Vicaire de Rome aussi se manifesta contre la doctrine de. Le confesseur
personnel du Pape, le Père Maracci dénonça, par
écrit, les erreurs de la nouvelle contemplation.
La protection du Pape, le Bienheureux Innocent XI, qui hésitait en
condamnant un homme jugé comme excellent à cause du Cardinal Petrucci, fut un
facteur qui prolongea le délai de la condamnation de Molinos.
Quand plusieurs Cardinaux se manifestèrent contre Molinos, et, après cela, furent supportés par plusieurs Évêques d’Italie, Le Bienheureux Innocent XI décida d’agir : Molinos finit par être condamné à la prison par le Saint Office en1685.
Le procès contre Molinos dura
encore deux ans. À la fin, les évidences de ses doctrines antinomistes et les
scandales dénoncés, firent en sorte que les doctrines de Molinos furent condamnés par le même Pape qui, par erreur, l’avait protégé.
Avec la Bulle "Caelestis Pastor",
le Bienheureux Innocent XI condamna solennellement les doctrines de l’homme
qui, durant longtemps, avait abusé de sa confiance et avait trompé la confiance
d’un saint Pape. La Bulle condamna 63 propositions tirées des œuvres et des
lettres de Molinos, et qu’il reconnut comme ses propositions et qu’il confessa
qu’elles étaient l’expression exacte de ses pensée.
Selon Molinos la perfection de la vie intérieure consistait dans la parfaite
passivité. Cela devait produite la véritable paix intérieure, l’union avec Dieu
et la divinisation.
« L’activité personnelle, les désirs personnelles, les pensées
personnelles étaient les grandes ennemies de l’âme. (...)
Résister aux tentations, gagner des indulgences, pratiquer la
pénitence, répéter des prières vocales étaient chose inutile, dans cette
période d’entraînement. Une âme morte [à elle-même] ne pense pas à soi, elle
est fixée en Dieu. Le sommeil n’interrompt pas sa contemplation, pas plus que
ses actions personnelles pécheresses en apparence ne brisent pas sa fidélité à
l’amour [de Dieu]. Cette âme d’élite ne connaît plus que deux lois contraires.
Elle connaît une loi seulement : celle de Dieu, qui est son centre, sa
lumière et sa paix. Capable de connaître le péché, en fait elle ne pèche pas,
même si au regard grossier et terrestre et grossier des hommes, elle peut
paraître violer les préceptes du décalogue et de l’Église. Pour un homme
désigné insondable, Dieu, afin de déposséder de soi-même une âme d’élite,
l’induit, par une violence diabolique, à tomber dans le péché qui lui cause
plus d’horreur" (A.D'Alès, la Dictionnaire
Apologétique de la foi Catholique).
Molinos n’a pas juste enseigné et dirigé ses disciples : il a
pratiqué de tels actes et fait ce qu’il leur a enseigné à pratiquer.
"Durant plus de 20 ans, il vécut dans la luxure, sans se
confesser; lorsqu’il écrivit son Guide Spirituel, il vivait déjà dans
l’ignominie, ainsi qu’il l’admit, lors de son procès" (A. D'Alès,
Dictionnaire Apologétique de la Foi Catholique).
Le procès de Molinos et la condamnation du Guide Spirituel conduisit à un autre procès; celui du Cardinal Petrucci.
Le Dictionnaire, dit, à ce sujet, où les dires du Quietisme
sont résumés :
"Finalement, en dépit des grandes hésitations de Innocent XI – un
saint Pape, mais qui fit se trompa sur la question du Quiétisme ! – le procès
de Molinos causa celui de Petrucci
(1687-1688)."
« La Commission Cardinalice se chargea de la cause, obtint que
Innocent XI impose à Petrucci une rétractation secrète de 54 propositions
extraites de ses livres et que toutes les œuvres du Prélat soient mises à
l’Index (1688).
Nous voyons aussi dans ce deuxième épisode historique, que
l’approbation particulière d’un Pape – et même d’un saint Pape – d’un
mouvement, ne signifie pas en elle-même, que le mouvement a
une doctrine correcte.
Un Pape, même s’il est saint, peut se tromper, dans son jugement
personnel, particulier et concret, à l’égard d’un mouvement, ou d’une personne.
L’Infaillibilité pontificale n’est affectée en rien dans ces matières, parce
que le Pape n’est infaillible que lorsqu’il se prononce ex cathedra,
c’est-à-dire, lorsqu’il traite de foi ou de morale, avec l’autorité de Vicaire
du Christ, enseignant toute l’Église, avec la volonté de définir une question,
approuvant une thèse comme sûr et condamnant son opposé comme erronée. Dans une
position strictement personnelle, le Pape agit comme une personne en
particulier, et, même si son opinion mérite tout le respect, alors, dans ce
cas, elle n’est pas infaillible.
En approuvant les statuts du Chemin Néocatéchuménal,
pour une période expérimentale de cinq années, bien que nous devions respecter
la décision de l’autorité papale, cela n’est pas une définition ex cathedra,
qui approuve comme orthodoxes et sûtes les idées de Kiko
et Carmen. De telles idées et thèses, étant en violation de la doctrine
catholique, tôt ou tard, infailliblement, seront condamnées un jour. Comme
furent condamnées les idées des Spirituels Franciscains et Quiétistes.
D’ici là, des idées de Kiko et Carmen,
"libera nos Dominates! ".
S. Paulo, 2 Juillet, 2002
Orlando Fedeli