Témoignage bouleversant de Christelle
Ce témoignage m’a été envoyé par Christelle, et publié à sa demande sur ce site. J'ai préféré le laisser tel quel car je le trouve bouleversant. Sous des smileys et des petites taquineries, on ressent la souffrance toujours présente. Espérons que la possibilité qu ‘elle a eut de parler les choses soit un catharsis qui permette d’extérioriser les souffrances enfouis.
Ceci est un premier jet, je demanderai à ma mère quelques éclaircissements au sujet de la chronologie exact car j'étais très jeune (8 ans) quand ça a commencé. J'avouerai franchement que cette expérience à pour moi été source de souffrances c'est pourquoi ma mémoire me joue pas mal de tour car je me suis efforcée d'oublier. Mais je sens que ça me faire du bien d'en parler à des gens (autre que ma mère) qui pourront me comprendre, pis même à des autres qui me prendront pour une impie ;-)
Nous avons emménagé à Mulhouse en 1981 et en 1982 j'ai exprimé le désir de faire ma première communion. Il y a eu des réunions d'info pour les parents et il me semble qu'ils demandaient des volontaires pour préparer les enfants à la première communion. Je crois que c'est comme ça que maman s'est trouvée cathéchiste pour enfant. La préparation à la communion privée s'étalait sur toute l'année scolaire et débutait peu de temps après le début de l'année scolaire, quasiment en même temps que les cathéchèses pour adultes du cnc. C'est comme ça qu'un beau soir à 19h le prêtre de notre paroisse est venu sonner à notre porte pour inviter personnellement mes parents à suivre cette cathéchèse en argumentant sur le fait que c'était une bonne préparation à être cathéchiste pour enfant et que ce serait un mieux pour m'accompagner dans ma vie de chrétienne.
C'est comme ça que ça a commencé.
J'avais 8 ans et demi, mon frère S. en avait 7 et ma sœur A.-S. 4. 2 soir/semaines nous étions seuls à la maison de 20h à 22h30-23h pendant 2 mois. Pas évident de voir ses parents partir comme ça , surtout ça maman…. Je ne veux pas faire pleurer dans les chaumières, mais ma jeune sœur était en larme presque à chaque fois.
Pis manque de bol pour nous , enfants, à la fin de la convivence mes parents ont été élus responsables de leur communauté. C'était J. , D. et F. des gens cathéchisés par Kiko même qui ont donné cette cathéchèse là. Je sais qu'ils ont été honorés et fiers(mes parents) de ce "mandat". Rendez vous compte, eux qui n'avaient pas de diplômes, mon père ex coco, ma mère "juste" mère au foyer. Etre responsable, ça donnait de l'importance ! Et puis, tout le monde était tellement prévenant, "proche", ça changeait de ce qu'on avait connu par le passé ( c'est pas très facile de faire son trou en Alsace) pour eux, ils avaient réussi à se recréer un tissus social. Bienvenu dans la 2 ème communauté de Mulhouse ( 2 ème à l'époque, par la suite il y a eu des fusions)
N'empêche que être responsable ça voulait dire apprendre comment préparer la célébration de la parole (et la préparer) , assister à cette célébration , idem pour l'Eucharistie, et ce pendant encore 2 longs mois. Et nous, enfants, toujours seuls à la maison pendant ce temps là. Ensuite il y eu une convivence (qu'ils ont du préparer aussi ) pendant laquelle il y a eu le tirage au sort pour le calendrier des préparations … et quand les "simples" frères se désistent pour une préparation, c'est qui qui s'y colle ? Les responsables ou les co , bien sûr !!!!
Très vite la vie de la famille fût dictée par le rythme des préparations, des célébrations, des convivences. Les seuls gens que nous connaissions n'étaient que des gens du chemin.
Mes parents allaient passer leur agrément auprès de la DDASS, alors ils se sont mis en quête d'un appartement plus grand. Et comme par hasard, un frère de la 1ère communauté à appuyer la demande pour le logement que mes parents convoitaient. Je reste convaincue que c'est parce que nous étions nous aussi dans le chemin que le frère (cnc) et collègue de travail de mon père à fait qq chose en notre faveur, car mon père n'avait pas assez de niveau pour prétendre à ce logement de fonction.
Et puis il y a eu la première convivence nationale à Vichy (1983). Nous (les enfants) avons été dispatchés chez des frères de la première communauté que (il faut le dire) mes parents connaissaient vraiment très peu. Et ensuite la redonne. C'est dans cette période là que ma mère et un frère se sont trouvés des affinités ( le couple de mes parents battait de l'aile bien avant leur entrée dans le chemin) et ce qui devait arriver, arriva : ils ont eu une liaison en pointillée ensemble. Le frère en question etait en même temps en vie maritale (hé vi, ça à fait grincer des dents et couler des larmes ça aussi) avec une sœur de la cn.
Au premier scrutin la 2 ème cn et la première de Mulhouse ont fusionné, déjà ça enchantait pas trop, mais en plus mes parents on été réélus responsable, au grand damne des responsables de l'ancienne 1er cn qui ne comprenaient pas trop pkoi ils étaient "rétrogradés" aux rôles de co, eux chrétiens pratiquants de père en fils et plus anciens dans le mouvement. C'est aussi lors de cette convivence que la communauté à su qu'ils avaient fautés. Scandales, larmes et cris. Nous avions été envoyés chez nos grands-parents à Langres pour cette convivence là, mais je peux vous dire que c'était pas joyeux quand nos parents sont venus nous récupérer. Et peu de temps après le premier scrutin, mes parents se sont chacun débarrasser d'un objet auquel ils tenaient qu'ils ont vendu et ont donné les sous à qui ils ont voulu dans le respect de la consigne. N'empêche que… N'empêche que j'ai su je ne sais plus comment, combien maman avait pu tirer de son bracelet en or la seule chose de valeur qu'elle eu avec son alliance. N'empêche que en 1984 j'avais beau n'avoir que 10 ans, mais je voyais bien les vêtements que nous portions , ce que nous avions dans l'assiette et ce que moi j'en aurai fait de ces 700 francs là !!!! Oui 700 francs en 1984 ! Je ne me rappelle pas par contre l'objet dont mon père s'est séparé.
Après le premier scrutin, encore une autre période rude pour nous (enfants) et pour mes parents aussi j'imagine : les thèmes. Encore 2 longs mois jalonnés de longues préparations de la célébration de la parole. Ou un mot ou thème est décortiquer complètement et je dirai même interprété. Ex : l'arbre et on relève et tournes dans tous les sens tous les versets concernant ce mot/thème , l'ouvrage sur lequel est basé la préparation de la parole est si mes souvenirs sont bons le dictionnaire théologique de Léon Dufour (que l'on appelle entre frère le "Dufour" ), selon le thème abordé, je sais qu'ils s'aident d'autres ouvrages conseillés comme les fiorettis de saint François d'assise (moi-même j'ai été adepte, mais j'ai su me sauver de là avant).
Entre temps maman s'est mise à la guitare. En plus de faire les préparations, de préparer les monitions, les prières universelles, il fallait en plus apprendre et répéter les chants. Le capital temps était une fois encore diminué.
Comme mes parents essaient tant bien que mal et malgré leurs travers de respectés au mieux les règles de vie imposée par le cnc, ils sont ouvert à la vie, c'est ainsi que ma petite sœur C. à été mise en route. Pardon ma petite C. tu sais que je t'aime très fort, mais tu n'aurais certainement pas été là s’il n'y avait pas eu la cn, car papa et maman se seraient certainement déjà séparés avant ce qui n'aurai pas été plus mal dans un sens ( non pas que tu ne sois pas là, mais leur divorce ) on aurait pas perdu autant de temps !.
De part leur rôle de responsables, mes parents ont aussi hérité le rôle de cathéchistes donc maman enceinte pas mal à enchaîné convivence nationale ( à spa 85) et préparation et convivence de la redonne et s'est retrouvée à préparer et donner la cathéchèse, sans pour autant ne pas aller aux célébrations de la parole ni à l'Eucharistie, ni à travailler la guitare. Ce qui devait arriver arriva : préparations à outrances + cathéchèses + convivence + famille déjà nombreuse = surmenage. Elle s'est retrouvée à l'hôpital avec sa vie et la vie de ma petite sœur C. en danger. Croyez-vous que nous avons eu de l'aide auprès des frères de la cn ? Certainement pas ! Si maman était à l'hôpital, c'est que forcément elle n'avait pas la foi. C. est née en bonne santé, et maman est toujours en vie. Ouf.
C. est née fin janvier 1986 et mi février il y eu le shema, et après cela est venu le je te salis en publique pardonne-moi en publique vous voyez ce que je veux dire ? Donc la fiancée de l'amant à ma mère à été prise pour marraine (le baptême de C. ) eu lieu lors de la veillée pascale de cette année là. Le mariage de J. et M. aussi et mes parents furent choisis comme témoins.
Il y eu encore 3 saisons de cathèchèses pour consolider la nouvelle 2 ème communauté avant que je n'entre moi-même la dedans.
Dans le mail qui suivra, je vous raconterai mon expérience en tant que sœur et poursuivrai celle de ma mère (mon père n'étant pas très assidu).
Bon je sais pas si c'est très judicieux de publier ça en brut de décoffrage, parce que là je parle avec mes tripes, tout est vrai, mais je suis peut être pas très politiquement correcte et je ne voudrai pas que ça nous desserve enfin j'espère que vous m'avez compris :-) Donc là voilà donc toujours le premier jet et nous pourrions le retravailler ensemble, dans un style plus conventionnel.
J'ai joint une partie de ma famille et ils sont prêts à témoigner eux aussi, si bien sur le site qu'au près de l'unadfi et le ccmm. Il me reste encore à joindre ma soeur Anne-Sophie et ma mère.
Bien sûr que j'ai été manipulée mentalement, bien sûr que je l'ai ressenti, je dirai même que j'ai été conditionnée, il y a encore des mots, des termes, des gestes, des comportements que j'ai gardé malgré moi du chemin.
Je dis encore "nous" alors que ça fait 10 ans cette année que je les ai quittés.
Bref revenons à nos moutons.
Je suis entrée de part ce que je pensais ma volonté dans le chemin à l'âge de 12 ans et demi (octobre 87) , c'était assez exceptionnel vu mon jeune âge, c'est même ce cher Julien à fait ce qu'il fallait pour que je rentre à cet âge là. J'ai suivi les cathéchèses comme les adultes, au même rythme et avec les mêmes obligations. J'ai fait ainsi partie des premiers de la 3 ème communauté. C'était une communauté très petite, nous étions 8 les jours où nous étions nombreux ! Elle était essentiellement constituée de jeunes, il n'y avait pas de couples à cette époque la pour endosser le rôle de responsable ou de co responsable, je ne sais d'ailleurs plus qui à été élus en ce temps là , je crois qu'ils n'y sont pas restés bien longtemps. Très vite, il n'a du rester que 2-3 membres actifs (moi compris) donc on se tapait les prépa et les célébrations de la parole tout le temps, et en alternance avec la première et la 2 ème communauté pour l'eucharistie pour des raisons de manque de prêtre, de manque de locaux et économiques. Ce qu'il y a quand même de paradoxal la dedans, c'est que juste avant que je n'entre à la communauté, j'avais pas le droit de veiller plus tard que 20h30, sauf les soirs d'eucharistie, mais après, que je rentre à minuit d'une préparation ça ne choquait absolument pas. C'était normal ! :s
J'ai été élue coresponsable(mai 88) de ma communauté à la convivence qui à clos la cathéchèse qui à suivi( que je me suis retapée) Il me semble d'ailleurs que c'est cette année là que les enfants des membres de la cnc de Cernay sont venus grossir les rangs. J'avais 13 ans alors. J'ai enchaîné les 2 mois de préparation intenses et comme le peu d'adultes qui composaient la communauté (toujours des jeunes ) avaient des obligations (moi aussi soit dit en passant j'avais des obligations, scolaires certes, mais tout aussi importante à mon niveau ) je me tapais régulièrement une bonne partie des préparations des célébrations, mais en plus la fabrication du pain (étais je la seule à avoir un four ?!) et la préparation de la salle. Même schéma en octobre 88, mais là j'étais en classe de 4 ème et mes résultats scolaires qui n'étaient pas bien mirobolants sont devenus catastrophiques. Certes, je n'étais plus très enclin à travailler mes leçons, mais comment voulez-vous encore avoir l'énergie pour faire vos devoirs quand vous êtes dehors 6 soirs/semaines et qu'en plus de cela il vous faut prendre du temps pour préparer les monitions et les P.U. A moindre de prendre de l'ecstasy, moi je ne vois pas ! je n'avais plus non plus la force de penser par moi-même ni même l'idée que je pouvais arrêter. Vous pensez bien aussi qu'au niveau de l'école il m'était dur d'avoir des camarades. Déjà j'étais complètement différente des autres, je parlais pas pareil, je ne m'habillais pas pareil non plus ( pas de jupe qui découvrait le genou, pas de vêtements moulants, pas de couleurs vives) et j'étais complètement déconnectée de l'actualité musicale puisque mes parents avaient appliqué la censure quand ils ont vu le clip de guesh patti (etienne) au top 50. Et la musique était peut-être encore la seule chose qui pouvait me rattacher aux jeunes du "monde". Mais la musique éveille les sens ( le désir sexuel) et comme la musique qui passe à la radio n'est pas une musique qui fait entrer la prière, exit .
C'est cette année là aussi ou j'ai assisté à ma première convivence nationale en tant que jeune. C'était à Vivier dans la Drôme, dans un monastère il me semble, enfin dans un lieu du clergé par toutes les façons. C'est cette année là que la recette du pain à été changée. Comme j'étais co responsable, j'ai été conviée à écouter la cathéchèse qui accompagnait ce changement de recette et de dessin. C'est cette année là aussi qu'en plus de la collecte pour payer les frais de la convivence, il à fallu raquer en plus pour le fameux séminaire (et une cathéchèse en plus au marteau piqueur : vous avez du mal à trouvez des prêtres pour assurer les célébrations made in cnc, nous avons LA solution, ouvrez votre porte feuille et vous aurez un prêtre élevé au grain cnc aoc, et peut être même que c'est votre fils ou votre frère qui y entrera, rendez ce service à votre communauté, aux communautés du monde entier).
C'est dans cette période là que mon sens critique a commencé à fonctionner (on va dire que je n'en avais pas avant puisque je n'étais qu'une gosse). J'ai commencé à voir la réalité, les rivalités entre les responsables, les communautés, le tirage dans les pattes, la recherche de pouvoir, l'hypocrisie.
Comme j'étais coresponsable j'ai préparé la convivence de la redonne. Comme par hasard, comme je n'étais qu'une môme, bein j'avais pas le droit de faire la redonne en ce qui concerne la convivence national elle-même. Mais fallait quand même que j'assiste à la préparation. Quand est arrivé à qui redonnera la cathéchèse du pain, je l'ai revendiquée. Merde alors, trop gamine pour redonner la convivence, mais tout à fait mûre pour me taper la plus part des remplacements quand ces messieurs dames les adultes, faisaient faux bond. Il y a eu des grincements de dents, mais j'ai quand même imposé mon point de vue et j'ai pu redonner cette cathéchèse là. Lors de cette convivence de redonne là, il y a eu un passage de sac poubelle pour la collecte qui servait à couvrir les frais d'hébergement. Bizarrement, il a fallu exhorter les frères pour qu'ils donnent un peu plus, il a fallu faire 3 passages de sac pour avoir enfin la somme nécessaire. Ensuite nous avons enchaîné avec l'argumentaire de vente (je ne peux pas dire autrement) pour le séminaire à construire. Et là au miracle 17 000 balles sont sorties super facilement !!! en liasses. C'est dingue ça, ils avaient pas le fric pour payer une partie du séjour à leurs frères de cn qu'ils voient presque tous les jours, mais pour s'acheter une place au paradis en finançant une usine à curés. Ca m'a laissé un drôle de goût dans la gorge.
Je zappe sur les différentes saisons de cathéchèses qu'il y a eu encore entre temps et que j'ai du me farcir, je zappe aussi sur la venue du pape à Strasbourg et à Mulhouse, car comme j'étais quasiment sur place, le lavage de cerveau mode intensif ne s'est pas vraiment fait sentir.
je voudrais souligner quelque chose d'important. La communauté dont je faisais partie était donc essentiellement constituée de jeunes ( 14-20 ans) et pas mal de garçons, et des adolescents bein ça remue pas mal, alors bien sûr, les chaises étaient un peu brusquées lors du baiser de la paix, et l'eucharistie etait célébrée en commun avec les autres comus de la paroisse (essentiellement constitués d'adultes assez proches de la retraites et retraité pour la plus part). On (les jeunes) avait le droit à des remontrances publiques dès qu'une occasion se présentait et des réflexions par derrières à gogo. Mais par contre, les langues de vipères occultaient complètement leur jazettes pendant le baiser de la paix ( ho tu as une jolie robe, tu as vu l'horreur que porte machin ce soir ? Pff tu as vu l'autre, encore en retard !) ça te bave dans le dos et ça vient te faire des sourires mielleux et compatissant et une grosse accolade à la paix. Hum hum. Pour ranger la salle, toujours les mêmes, bizarrement dès que l'eucharistie se finissait, ça se volatilisait dehors, comme si les chaises se mettaient en place toutes seules et les tapis s'enroulaient par je ne sais quel miracle. le miracle de la foi sans doute ? lol.
En bref, pas mal de dissensions se faisaient ressentir entre la 1ere et la 3 ème (peut être devenue 2 ème à l'époque, il y a tellement eu de fusions refusions... ) et une guerre des boutons s'était engagée entre "les jeunes" et "les vieux". Et ça a duré un sacré bout de temps.
Pis est venu la convivence nationale à saint nabord (67) (1989) étant toujours co, j'y ai assisté, tout était bien calme jusqu'a ce qu'arrive le moment du partage à l'eucharistie..... Je ne me souviens plus quel apôtre avait écrit cet évangile là, mais ce soir là il était question de la place tenue lors du repas, que les chiens auraient les miettes ( faudrait que je le retrouve) et là, je me suis fortement sentie interpellée. Et dès que le moment du partage à été annoncé, je me suis levée, au grand damne de Mulhouse tout entier (sachant de quoi j'étais capable). Et donc, petite puce de 14 ans, je ne me suis pas démontée, je suis allée au micro et j'ai commencé à parler. C'est un moment très fort de ma vie, et je peux vous dire que je me souviens de chaque mots que j'ai employés.
Voici ce que j'ai dit à ce moment là :
" Ce soir j'ai été touchée par l'évangile. Je me sens tout à fait à la place des chiens. Pourquoi ? Déjà, je suis une fille, pas de bol pour moi, mon avenir pour moi dans le chemin se résume à n'être qu'un ventre. Un incubateur à chrétien. C'est déjà pas mal handicapant ça. je vois rien de réjouissant dans cette perspective là. C'est peut-être pas mon choix, j'en sais rien, moi, je suis jeune. Mais bon visiblement, je n'ai pas de choix, je bouffe les restes et je dois me la fermer. Et puis aussi je suis jeune. Oui ça je l'ai déjà dit. Mais savez - vous ce que c'est d'être jeune à Mulhouse (parlant cnc bien sûr) c'est se taper un max de prépa de célébrations, un max de prépa et de rangement de salle, et se faire attraper par ses parents parce qu'une soeur bien intentionnée de leur communauté (vieille bien sûr) à baver sur moi par derrière parce que j'ai raccroché une chaise en me levant un peu vite, ou un frère parce qu'on à fait un peu de bruit l'autre soir après notre célébration de la parole par contre ces mêmes personnes sont frappées d'amnésie quant à leurs bavardages mondains pendant le baiser de la paix. Alors je sais pas trop quoi faire. Vu les exemples que j'ai, si c'est ça être adulte dans le chemin, je sais pas si ça vaut le coup de manger des miettes. "
Et je suis allée me rassoire bien sagement. C'était ce que l'évangile m'avait inspiré, ce qu'il m'avait dit, ce qui m'avait frappé à cet instant là. Mulhouse s'est fait tout petit dans ses rangs, je me demande bien pourquoi.
La célébration de la parole qui suivit (à Mulhouse) à eu un goût assez spécial. D'habitude, entre une convivence nationale et une redonne on tire au sort le soir même les textes de la célébration de la parole en ayant au préalable invoqué l'esprit saint. Et là comme par magie (hahem, j'ai vu Monsieur F. chercher les textes !!!) les textes qui sont ressortis étaient tous des textes sur le respect des plus jeunes envers leurs aînés ( ton père et ta mère tu honoreras entre autre). Et le partage appris d'emblée une allure de tribunal inquisiteur. J'ai été mise au pilori, mais ne me suis pas dégonflée pour autant. Avais je manqué de respect ? Mais moi je n'ai fait qu'appliquer ce que j'avais appris par eux. Ils se disent francs et près a accepter la vérité, mais ce n'en était pas le cas. Ca ne l'est toujours pas d'ailleurs. Bref comment puis je les respecter puisque mes aînés sensés êtres mes pairs (oups peut être que je l'écris mal) ne le faisaient pas. Et sorti un texte qui disait que les jeunes seraient le bâton de leur vieillesse, et que nous devions les porter (j’avoue qu'après mon départ du cnc j'ai zappé complètement tout ce qui pouvait être religieux de près ou de loin, je n'ai gardé dans ma mémoire que le coté historique) et j'ai rétorqué que ok, mes ascendants(je ne parlais pas de mes parents réellement) m'avaient nourrie, torchée, lavée, mais qu'une fois arrivée à un âge très avancé ils avaient intérêt à pas trop avoir gonflé le capital grrrr parce que sinon ct dans leur pisse qu'ils resteraient (enfin ct l'idée, mais je ne crois pas avoir employé des termes aussi crus). L'ambiance était plutôt tendue et ce n'est pas dans la sérénité que se déroula la convivence de redonne qui suivit.
Et par un tour de passe passe supplémentaire, je n'ai pas été réélue co m'en suis pas plaint non plus ;), mais par contre mon téléphone sonnait toujours quand il fallait remplacer qq'un au pied lever. Mais bon, j'ai été jugée comme dangereuse. Déjà par ma verve pis aussi ho malheur pour leur fils, parce que j'étais, et je le suis toujours lol jolie. Jolie, 15 ans, en convivence avec des jeunes garçons de mon âge... bein j'ai fauté lol, j'ai flirté.
Et puis, lors d'une conversation rien de plus banale avec une soeur de communauté, ma mère a lâché malgré elle que j'étais sous pilule contraceptive pour voir si ça allait pas enfin régler mon ti pb d'acné et mes règles douloureuse. Malheur lui en pris. 15 ans, jolie qui flirt , sous pilule, forcément elle couche !!!! Bein forcément à force de surprendre des soupirs, des bribes de conversations à mon sujet et les haussements d'épaules, bein je me suis dit tant qu'à être jugée et être traitée de la sorte, autant le faire et toc, et c'est même bon en plus !!!!!
J'ai attiré mainte fois le scandale, y a eu des fois ou ct volontaire (paragraphes plus hauts) mais y a eu des fois il ne me suffisait de n'être qu'une adolescente qui s'efforçait d'être normale ( donc dans le monde) pour m'attirer les foudres je me suis fait remonter plusieurs fois les bretelles par julien tantôt en publique tantôt chez mes parents, tantôt entre 4 yeux. C'est pas que j'étais maso, mais je ne supportais plus le mensonge dans lequel je vivais et où j'étais subtilement obligée de vivre. Quand y avait des trucs qui me faisaient tiquer je ne pouvais pas m'empêcher de le dire. La solution de facilité aurait été de rentrer dans le moule, mais ça m'était impossible. Je ne pouvais pas m'en empêcher.
Et à chaque fois qu'une couche de vernis du c s'écaillait, la triste merde qui apparaissait en dessous me rendait terriblement triste.
Bon prochain épisode le pèlerinage à Saint jacques de Compostelle. Avec un scoop. Un miracle s'y est produit, mais pour le connaître il faudra lire le prochain roman ;-)
Excusez-moi, je glisse parfois des phrases d'un humour douteux, mais si je le fais pas, je pourrai rien écrire au travers des larmes.
Amicalement
Christelle
10 jours non stop cnc ou l'enfer vers Compostelle
J'avais donc 15 ans quand en 1989 le Pape est venu A st Jacques de Compostelle pour des JMJ. Nous sommes partis en bus depuis Strasbourg, Bon là c'était assez soft, puisqu'il n'y avait pas de cathéchistes mandatés dans notre bus. Au moins j'ai eu la paix à peu près jusqu'à paris. Arrivé à paris, on à tous été rassemblé à Saint Honoré d'eylau ( je sais pas comment ça s'écrit) pour le coup d'envois d'une longue série de cathéchèse. Après ce premier aperçu de lavage de cerveau, direction l'appartement du 16 ème chez les frères chez qui j'étais hébergée.
J'ai été réveillée aux aurores pour rejoindre mon bus. Départ officiel depuis la tour st jacques à paris. le remplissage des bus à été fait selon ou nous en étions dans notre cheminement et non par notre provenance géographique.
Là Tout y est passé : les laudes, les catéchèses, les chants, les cathéchèses chants cathéchèses. Si l'un d'entre nous commençait à s'assoupir il était demandé au voisin du ronfleur de le réveiller, si on tombait sur un voisin compatissant, très vite un cathéchiste venait réveiller le frère paresseux, et les 2 jeunes se faisaient méchamment sermonner. Peut-être n'etait ils pas digne de monter dans ce bus et de voir le saint père, sûr qu'ils n'avaient pas assez de foi puisqu'ils écoutaient leur corps au lieu d'écouter le message divin qui s'adressait à eux !
Pour moi ce fût un véritable enfer cette période là. même si le bus était équipé de toilettes, il nous était interdit de nous en servir ( sait on jamais, des fois que les allées et venues vers les toilettes soient une excuse pour nos pas écouter et une source de distraction ).
le bus ne s'arrêtait que pour faire le plein et y avait intérêt de faire vite pour aller soulager ses besoins naturels car il y avait tous les autres bus cnc qui étaient arrêtés et une longue queue aux toilettes. c'était en général aussi le moment pour nous de nous restaurer.
La plus part des repas pendant la période bus étaient des piques niques sortis de la soute du bus, rationnés et même pas bons. C'était le ventre pas trop plein que nous regagnions nos places. De toute manière la nourriture de l'homme n'est pas essentielle puisqu'il y a la parole du seigneur pour nous rassasier :-/
le premier soir nous avons eu droit à un vrai lit pas toujours rien que pour soi puisque nous avons dormis dans un formule 1 proche de la frontière qui à suivi. Nous avons fut enfin nous reposer.
petit dej aux aurores, et vite le bétail a regagner les autocars et rebelotte pour une journée rythmée par des amen et des alléluia sans aucune intimité et ou même nos besoins les plus naturels ne furent pas respecter. Cette nuit là dodo dans le bus, et la toilette passée à la trappe. Il me semble que c'est ce jour là que je n'ai pas pu me retenir assez longtemps pour faire pipi. Malgré mes demandes insistantes et répétées je n'ai jamais pu arriver aux toilettes a temps, j'ai fait pipi dans ma culotte juste devant la porte des toilettes. Malheureusement pour moi il fallait demander au cathéchistes la permission pour que le chauffeur puisse ouvrir les soutes (cette mesure était prise aussi pour pouvoir filtrer tout ce qui rentrait dans le bus, si un walkman etait infiltré il était automatiquement confisqué, si qq'un faisait entrer de la nourriture personnelle ex des gâteaux, ct jeter illico presto au prochain arrêt et ça s'accompagnait de rudes réprimandes).afin que je puisse me faire une petite toilette et me prendre des vêtements de rechange. L'incident n'est donc pas passé inaperçu et s'est retourné contre moi un peu plus tard.
En effet, ma fuite à fait le tour des cathéchistes des bus de france, et comme par hasard, lors d'un moment ou toute la france cnc à été rassemblée en plein air, il à été dit qu'un accident de pipi culotte à déjà eu lieu et que cette soeur ne devait pas avoir assez la foi pour ne pas dépasser les demandes de son corps et prendre en priorité les demandes du seigneur.
Encore une nuit dans un bus, encore une journée sans pouvoir se laver correctement ( au bout de 2 jours à ce régime, les pauses pipi devenaient plus longues car nous essayions de nous faire une petite toilette avec les moyens du bord). Les montres n'étaient pas vraiment les bienvenues et très vite il à été demandé plus ou moins gentiment de les retirer car nous ne devions pas être esclaves du temps.
Très vite nous n'avons plus aucun repère, juste le jour et juste la nuit. j'étais incapable de dire à quelle heure se terminait la dernière cathéchèse ni dire à quelle heure j'avais eu mon dernier pseudo repas. Je ne sais même plus si j'ai bien eu 3 repas par jours 3x/jours. J'ai été complètement abrutie par le rythme infernal des évènements.
je ne sais plus non plus combien de nuit j'ai passé dans ce bus ( qui n'avait pas de couchette) mais je peux vous dire que le sommeil n'était vraiment pas réparateur de dormir assise. Les sacs de couchages n'étaient pas permis car c'était une ouverture de plus de soutes, trop importante pour pouvoir contrôler ce qui rentrait dans la cabine du bus.
A cause de la climatisation, j'ai chopé une angine, je me suis plainte plusieurs fois de ma fièvre et de mes maux de gorge, j'ai été examinée par une soeur du chemin lors d'une pause repas et je me suis vue faire remettre 3 citrons à manger, comme ça pour tout traitement.
Ca devait être le lendemain soir qu'on est arrivé au pied du mont de la joie. Nous avons du laisser les bus là, monter avec nos sacs sur le dos, pour une marche de je sais plus combien de kilomètres, mais en tout cas ça m'a paru une éternité malade, à bout de force. J'ai marché sans savoir comment mes jambes ont fait pour me porter.
Nous avons dormis sous d'énormes tentes militaires. C'était juste une toile tendue sur nous en faite. Le vent s'y engouffrait nous n'étions à l'abris que d'une pluie éventuelle.
Je pensais qu'une fois arrivée au gigantesque campement j'aurai pu au moins prendre une douche. Mais non. C'était des militaires qui régissait les lieux et pour je ne sais quelles raisons, le temps pour faire sa toilette etait limité à 2h le matin et 2h le soir. Il m'a été impossible de pouvoir me laver pendant les 3-4 jours ou nous étions la bas. J'étais vraiment cradingue, je ne me supportais plus.
Imaginez un peu, le mont de lajoie qui était encore boisé 15 jours avant, avait été complètement rasé, il ne restait plus qu'une colline nue, ou les centaines de milliers de personnes venues acclamer le pape soulevait un immense nuage de terre et de poussière. La chaleur la journée y était étouffante et le soleil tapait fort. pas un seul coin d'ombre, donc crème solaire archi obligatoire pour ne pas se retrouver complètement cramé. Imaginez un peu une peau enduite de crème dans un épais nuage de poussière. J'avais de la poussière collée jusque sous mes vêtements.
Toujours les cathèchèses et l'écoute du pape à un rythme impossible. Mais bon au moins nous pouvions dormir la nuit dans une position autre qu'assise, même si c'était sur un champ de racine et de cailloux. Les repas étaient toujours rationnés et vraiment à gerber ! Mais bon là c'était plus trop de la faute du cnc, c'était les repas officiels des jmj, des rations de l'armée espagnole.
Mais le dernier jour au mont de la joie à été marqué d'un miracle. Un miracle qui n'était pas des moindres. Et ce miracle je l'ai vécue Moi, petite garce de pécheresse !
JE NE ME RONGEAIS PLUS LES ONGLES !!!!!!
ALLELUHIA
Et oui, c'était un miracle pour moi lol, ça faisait 7 ans que je me rongeais les ongles, à m'en faire saigner les peaux, toutes les astuces tentées par ma mère n'arrivait pas à bout de ça, mais la crasse dans laquelle j'étais si !
Plusieurs foi j'ai eu envie de m'enfuir de ça, mais comment faire dans un, pays étranger, sans rien sur moi (pas d'argent personnel) et puis quelle déception et quelle source de soucis pour mes parents, pis. pendant qu'on était sur le mont de la joie, je suis sortie avec un jeune frère de Frevan(je ne sais pas comment ça s'écrit non plus) de mon âge. Ca s'est su, je me suis fait attraper et engueulée en beauté par le cathéchiste de mon bus, puis par Julien qq jours plus tard, et le discours à été le même, ce qui est arrivé est de ta faute, le jeune frère est innocent, tu n'es qu'une pêcheresse, déjà que tu pêche comme ça c'est grave, mais en plus tu entraînes des gens purs avec toi dans le vice méchante fille. J'ai été menacée d'être renvoyée illico à la maison, mais je n'ai pas osé dire oui car j'avais trop peur de me faire tuer par mon père à mon retour.
Bref après les jmj , nous sommes redescendus du mont de la joie, toujours à pieds avec notre barda sur le dos. Il fallait voir la tête de notre chauffeur de bus quand il a vu dans quel état on etait !!! Il a tout simplement refusé qu'on monte dans le bus avec autant de crasse (il avait profité de cette parenthèse pour nettoyer le bus à fond) et grâce à lui nous avons eu des bouteilles d'eau et des lingettes pour nous débarbouiller au mieux que nous pouvions. Et encore une nuit dans le bus.
Le lendemain nous sommes arrivés à Saragosse nous avons eu droit à un vrai bon repas et nous avons eu le droit de dormir chacun dans un vrai lit. Pour ma part, mon lieu d'hébergement pour cette nuit là fût le collège américain, c'était une pension avec le confort d'une pension, mais par ce que j'avais vu, j'aurai été dans un 4 étoiles c'était pareil. J'ai pris une très très très très longue douche qui, je peux vous l'assurer à été très bienvenue pour moi et pour bon nombre.
Le lendemain nous avons eu droit à un bourrage de crâne toute la journée par kiko himself, tous les jeunes des cnc du monde qui étaient présents ont été équipés d'écouteurs, et nous avions une traduction simultanée de fait, pour les francophones devinez qui l'a faite ? Julien bien sur ! Des estrades et tribunes avaient été montées en plein centre ville et c'était en plein air et sous un soleil de plomb que nous avons été forcés à l'écoute. C'est ce jour là aussi qu'il y a eu l'appel aux vocations. Il y a eu pas mal de jeunes qui se sont levés, mais franchement je doute qu'après un tel régime, ils aient fait ce choix avec leur esprit vraiment clair. Oui je pense vraiment qu'a ce moment là nous n'étions plus capables de réfléchir par nous même. De plus je pense qu'après s'être lever devant des milliers de personnes, des inconnus mais aussi des frères qu'ils côtoient tous les jours, ça ne doit pas être évident de faire marche arrière et de se désister. Je suis persuadée (mais ça n'engage que moi) qu'une pression sur les proches et sur le "défroqués" si celui si se ressaisi.
Ce jour là j'ai fait une sévère insolation, j'ai été amenée au poste de secours de la croix rouge par le jeune avec qui j'étais sortie (on m'a priée de rompre sur-le-champ ) et aucun des adultes qui avaient ma responsabilité ne s'est inquiété de mon état, ni n'a jugé bon de me conduire à l'hôpital. Y 'en avait pas besoin puisque le seigneur veille sur les élus :-/ !
J'ai eu l'immense privilège ce soir là de pouvoir dormir dans un autre bus qui lui avait l'option couchette car je n'étais pas remise. Le lendemain nous avons pu dormir dans des lits au formule 1 proche de la frontière espagnole. Et quand enfin nous sommes arrivés à Paris, nous avons encore eu droit à un maxi bourrage de crâne à saint honoré d'eylau. Quand ça à été finis nous avons regagné le bus strasbourgeois et sommes rentrés en Alsace. J'étais vraiment contente que cela se termine et me suis jurée que plus jamais je revivrai un truc pareil parce que la prochaine fois j'y laisserai ma peau .
ha oui j'oubliais un truc, entre 2 cathéchèses mobiles, les cathéchistes prenait qq'un "au hasard" pour lui faire un scrutin moi j'appellerai ça de la torture mentale. Donc je me suis retrouvée à l'avant du bus à me faire avouer devant tout le monde que j'étais sortie avec un garçon pendant les jmj et que c'était vraiment pas bien, ils ont poussé le vice même à vouloir me faire avouer que j'avais eu des rapports sexuels, en général c'était les frères pas évident à canaliser et à contrôler qui subissaient ce genre d'humiliation publique.
Prochain mail
Le premier passage
Bon sang que ça tue lol je fais un petit breack et je m'y remets
Suite et fin je pense de ce qui me concerne. Pardon pour les fautes.
Après les jmj à Saint jacques, j'ai décidé de prendre mes distances doucement du chemin. Papa n'y allait plus du tout s'excusant par sa longue maladie. Maman commençait à se rendre compte aussi peu à peu des menteries qui lui étaient contées et la tournure vampirique que ça prenait (ils en arrivaient au second scrutin mais ça s'est pris en plusieurs fois parce que leur communauté était pas assez digne), alors maman ne s'opposait pas à ce que j'aille à la patinoire avec des gens de mon âge, dorme chez une copine, ai des activités de mon âge et que je reprenne un peu d'insouciance autant que j'aurai pu en avoir encore. ( je peux vous dire qu'avoir la charge de son frère et ses sœurs pendant que ses parents s'activent dans le chemin ça enlève la possibilité d'insouciance et greffe des responsabilités d'adulte à une pitchounette qui était plus à sa place de jouer à la barbie que d'être responsable de sa fratrie pareil pour mes responsabilités dans le chemin).
Donc, j'ai commencé par aller moins au Eucharisties, puis moins au célébrations de la parole aussi quand je suis rentrée en 3 ème. J'ai arrêté de la mi-mai à là mon bepc pour me consacrer à mes révisions (donc patinoire aussi suspendue) et là je me suis fait engueuler par mon responsable parce que j'ai refusé d'aller à une convivence la veille du début des épreuves. Bein oui pourquoi vouloir réussir un examen, puisque de toute manière je suis une fille. Dans le futur ma seule tâche sera de me trouver un mari pour "m'entretenir" (dieu ou un homme du cnc) et de pondre des mômes à la chaîne. Et puis si je ne trouve pas mari et que je trouve la vie contemplative trop contraignante, j'ai toujours l'option de devenir cathéchiste itinérante et de vivre au crochet des autres !
Ensuite je suis rentrée en seconde pour préparer un bep, je continuais à aller aux célébrations, mais plus aussi assidûment que par le passé, je reprenais peu à peu une existence de gentil, avec un chéri, à écouter de la musique non chrétienne et même me payer le luxe d'aller à des concerts. Je pourrai dire d'un côté que les concerts m'ont sauvé la vie. Y a la même joie et la même exaltation que dans une célébration ou une convivence, mais ça dure 2h et après ça s'arrête et on ne vous demande aucun engagement, aucune conduite à tenir et personne ne vous force à y aller ou pas, vous y aller pour y trouver du plaisir et vous y détendre :-)
Donc, j'étais pas mal moins engagée et moins active, mais toujours un peu présente. C'est en février 1990 que je suis arrivée au premier passage. Mais là je savais que je ne voulais plus du tout continuer. Je savais que la question serait posée si on voulait continuer ou pas, et que nous serions libres de nous en aller. Après 4 jours de bourrage intensif, car le premier passage commence le jeudi soir… on nous fait dire notre croix. Moi, la mienne c'était un truc bateau lol un truc que tout le monde savait qui ne me mouillait pas trop et de toute manière c'était bien ma croix en ce temps là : MON PERE , un être violent alcoolique paranoiaque et tyranique. Et mon vice, parce qu'on doit dire aussi par quoi on pêche, bein je l'ai dit, puisque tout le monde m'accusait d'avoir une sexualité dépravée ( enfin d'être normal, d'avoir un petit copain et de se faire des câlins quoi !) Bein oui faut que j'aie un chéri, je peux pas m'en empêcher, j'aime être amoureuse, j'aime aimer et j'aime qu'on m'aime. Inutile de vous dire qu'on s'est acharné sur mon cas avec un plaisir sans nom.
Puis bon arrive le dernier "tour de table" ou on nous demande donc si on veut rester ou pas. Un jeune homme "a eu le culot" de dire :" bein c'était bien pour un temps, mais moi je n'ai rien trouvé la dedans pour moi, j'arrête" Pendant un temps incroyable il à subit un harcèlement ininterrompu de Julien et Danièle, une bonne partie de l'après midi ils l'ont massacrés verbalement et moralement allant même jusqu'à l'accuser de trahir sa famille et ses parents (eux aussi dans le chemin), le jeune homme n'a eu plus rien d'autre à faire que de renoncer à son libre arbitre et de dire oui qu'il continue.
Quand est arrivé mon tour, je me suis dit que leur dire la vérité ça ne servirai à rien et que ne me restais qu'une seule chose à faire pour sauver ma peau : être hypocrite et leur servire ce qu'ils attendaient.
" ho oui oui je suis une grande pêcheresse, j'ai besoin du seigneur pour me guérir et il n'y a que dans le chemin que je puisse m'améliorer et devenir meilleur" Mais dans ma tête et dans mon cœur c'était un autre discours qui raisonnait.
Savez vous qu'on note votre nom et votre prénom au crayon de papier dans la bible de votre communauté et qu'on vous explique que si vous n'arrivez pas au second passage on vous effacera et vous serez perdu à jamais ?
Mon nom à du être effacer depuis. Je ne me sens pas perdue pour autant.
Après le premier passage, je suis peut-être retournée à 2-3 célébrations puis plus du tout. Pas contre, j'ai eu qq contacts quand même avec mes ex frères car j'ai été demandée pour faire du baby siting mais jamais on ne m'a serinée pour que je revienne dans leur monde si parfait. Faut dire que j'ai été estampillée de l'étiquette " pas recommandable". Ok ils se sont servis de moi pour torcher leurs mômes, et moi je me suis servie de leurs sous pour des choses interdites à mots couverts par le chemin. Ce n'était q'un juste retour des choses.
Maintenant il m'arrive encore de croiser des ex-frères de communauté car je n'habite pas très loin de la paroisse où ils sont implantés. Personne ne s'avise de m'adresser la parole, non on tourne la tête, on change de trottoir. Mais ça ne me vexe en rien lol. Je sais que je suis fuit comme la peste et je vais vous en donner les raisons :
- J'ai eu des relations sexuelles avant le mariage
- je me suis mariée avec un homme hors du chemin et même pas à l'église (donc c'est comme si je n'étais pas mariée)
- j'ai quitté mon mari très vite pour des raisons grave et pour d'autre raison encore mon divorce n'est prononcé que depuis ce moi ci
- peu de temps j'ai rencontré un homme avec qui j'ai emménagé et avec qui j'ai 3 merveilleux enfants.
Rendez vous compte lol j'ai été mariée pendant 9 ans et sur ces 9 ans, ça fait 7 ans que je vis avec mon compagnon (amant) avec qui j'ai fait des petits bâtards ( j'en ai l'écho) et la cerise sur le gâteau 2 de mes enfants risquent les limbes car ils ne sont pas baptisés ( et oui ! J'ai cédé pour le premier, j'étais trop jeune pas encore assez sur de moi pour m'opposer à ça).
Alors bon comme j'ai quitté la lumière et que je me complais dans la luxure et le pêché il ne faut absolument pas me fréquenter.
Y a des choses qui me reviennent mais que je n'arrive pas à replacer chronologiquement, mais je me souviens d'une convivence un dimanche ou c'était nos cathéchiste ( les responsables et co de la 1ère communauté dont ma mère) j'ai été prise de tachycardie et F. l'un des cathéchiste n'a pas pris en compte mon état et c'est acharné contre moi pour je ne sais plus quel truc futile et insensé j'ai été mal jugée parce que j'ai demandé un siège transat qui convenait plus à mon état. J'ai cru que j'allais mourir ce jour là. Maman à mis fin au carnage et à été m'allongée dans la voiture.
Et puis il y a une constante à observer dans chaque convivence.
En général c'est dans un endroit loin de tout, ou le confort est vraiment sommaire et les repas sont écœurants et frugaux. Sait on jamais des fois que l'on trouve réconfort dans la bouffe !!! Nan faut pas vivre pour manger, mais manger pour vivre hum.
En tout cas, j'ai observé un truc quand même chaque jmj et convivence qui rassemble des jeunes est un véritable pain béni pour la seita : 80 % des jeunes en reviennent en fumant ! Comment leur en vouloirs , les maxi cathéchistes fument comme des pompiers !